Le Fresnoy- Studio national des arts contemporains présente, du 19 septembre 2025 au 4 janvier 2026, la 27e édition de Panorama. Grand rendez-vous annuel de l’institution, l’exposition Panorama permet de découvrir plus de 50 œuvres inédites, films, installations et performances, dans les domaines de l’image, du son et de la création numérique, réalisées par les artistes du Fresnoy.

Ce que cette nouvelle génération d’auteur·ices nous démontre, c’est une imagination débordante qui loin de réclamer un ralentissement face à ce choc accélérationniste, se distingue par la prise en compte sensible des ressources et des potentialités en termes de registres d’expériences et de narrations qu’offrent les technologies dans leur diversité. On les voit ainsi mobiliser aussi bien des moyens analogiques et décélératifs que des espaces virtuels ou algorithmiques, allant du dessin à la simulation vectorielle. Leurs propositions ne répondent pas de manière frontale à la concurrence des générateurs automatisés de « contenus » et leurs images-data stériles, mais par une intensification de l’expérience : une plongée dans la synesthésie, dans la perception simultanée.

Agencées de manière thématique, les œuvres nous entraînent dans des espaces immersifs, des atmosphères sensibles, des récits où la perception sensorielle s’élargit. Elles conjuguent simultanément des expériences et des traductions spirituelles, des temporalités mêlant passé et présent, la conscience de soi et de l’altérité, les gestes les plus simples et les sentiments du quotidien. Du corps individuel à ses formes d’organisation collective, souvent indisciplinées, les œuvres ouvrent sur une cartographie élargie du vécu. Elles nous plongent dans une pluralité de réalités et de registres sensibles, évoquant aussi bien les écosystèmes – organiques ou inorganiques, artificiels ou matériels – que des expériences d’intimité et de mémoire. L’histoire, ses récits admis et ceux qui demandant à resurgir, continue de peser, influençant les politiques qui détermine le quotidien.

Ainsi, la réalité aide à saisir la fiction, là où se transforme simultanément ce qui s’observe en récit, en dédoublant le virtuel par le biais d’un rapport sensoriel élargi en sens critique.

Dirk Snauwaert