« Il existe pour chacun de nous une maison onirique, une maison du souvenir-songe, perdue dans l’ombre d’un au-delà du passé vrai. Quel privilège de profondeur il y’a dans les rêveries de l’enfant. 
Heureux l’enfant qui a possédé ses solitudes. Ainsi par-delà toutes les valeurs positives de protection, dans la maison natale s’établissent des valeurs de songe, dernière valeur qui demeure quand la maison n’est plus. »
La poétique de l’espace, Gaston Bachelard
Gaston Bachelard, philosophe français (1884-1962), nous ouvre les portes d’un espace où notre inconscient se retrouve, où nous puisons la force nécessaire pour se battre et que personne d’autre ne peut atteindre. Ce jardin secret continue d’exister même quand la maison a brulé, il est en nous à jamais. Ce lieu salvateur, cette cabane dans l’ombre nous appartient et se trouve niché au sein de notre mémoire. Il suffit de pouvoir se rappeler, de ne pas oublier.
Ici cette exposition rassemble quatre artistes qui nous permettent aussi d’ouvrir les portes de ce qui est gravé en nous depuis si longtemps, de ce qui participe à être ce que nous sommes. Ils nous donnent accès à cette mémoire qui nous façonne, nous sculpte.
Entre mer, montagne, soleil, paysages en friche / oubliés, ces œuvres nous plongent dans une nostalgie mémorielle, une intimité collective, un bonheur fragile que nous aurions tous partagé.
Ségolène Brossette