Peindre ses racines en traversant le monde urbain. Se ramifier et explorer le sol, à la recherche de souvenirs et d’expériences nouvelles. Ainsi, les œuvres proposées par Wilson Mété et Igor Yao deviennent un terrain propice à l’expression de soi. Faire de l’art pour redevenir qui nous sommes.
S’enraciner dans notre intimité la plus profonde. L’art résiste à l’insignifiant. L’exposition Gamme de Gbré retrace les origines ivoiriennes de nos deux artistes, et questionne les enjeux d’une jeunesse qui cherche des solutions devant le désarroi écologique actuel. Dire l’urgence en peinture ; là où tout le monde bavarde.
Le face-face persiste et nourrit la quête d’identité. Peindre des visages adolescents pour mieux se connaître, se construire, et découvrir notre fragilité. Entre l’énergie de la jeunesse et la vulnérabilité de notre condition humaine, le regard témoigne de notre impuissance. Dans la richesse des rencontres, des interactions et des voyages, un message se révèle. Sublimer nos origines et rendre au présent toute sa puissance créatrice. L’art peut conquérir l’espoir d’un monde nouveau, embarquant avec lui les débris de l’ancien. La matière première est renouvelée. Sur ce fond de renaissance, la peinture illumine le regard de la jeunesse africaine.
Des œuvres riches en couleurs, en formes, et en influences artistiques, dans une variation de matérialités et de styles. Du réalisme à l’art abstrait, de l’art brut au street-art, la peinture ne cesse de se transformer. Elle se nourrit des restes : du papier destiné à la poubelle, des bouts tissus inemployables, des déchets négligeables. Transformer la matière obsolète pour mieux questionner notre rapport à la consommation ; dépasser l’inutile. Quel avenir pour la jeunesse africaine ? L’expression d’un quotidien sublimé. Une génération nouvelle qui se compose sur une gamme nouvelle : une Gamme de Gbré.
François-Xavier Pérez
Vernissage le mercredi 17 janvier à 15h