Pendant plusieurs mois, découvrez une série d’œuvres nouvelles de Gabriel Léger, créées spécialement pour la villa Kérylos ! Ces propositions artistiques se confrontent ainsi à la vision hellénique de Théodore Reinach.

« Quand on lit un mot, comment lui donner un âge ? » A cette question Gabriel Léger a trouvé une réponse personnelle et singulière : le mot est immortel, il échappe au temps, et dès lors qu’il est proféré, il retrouve sa puissance incantatoire, sa force évocatoire. Une force que Gabriel Léger cherche dans le latin et le grec, ces langues mortes qu’il fait revivre par l’écriture, gardienne de la mémoire et transmission d’un savoir secret, mystérieux, initiatique.

L’artiste, par les mots anciens, par les matériaux immémoriaux que l’humanité a employés depuis des millénaires, par les objets qu’il crée en étroite symbiose avec la lumière du soleil, l’eau et le feu, le bois et les abeilles, cherche à suspendre le temps ou à le faire éprouver dans sa vraie dimension. L’art et l’objet pour parler du temps.

Une quête poursuivie de l’Ithaque d’Homère à la sagesse des oracles de Dodone, en passant par les hymnes delphiques à Apollon, et en faisant un arrêt chez Borges. Ebloui par la sensualité du poète argentin et sa capacité à décrire la nostalgie, Gabriel Léger va accoster à la Villa Kérylos. L’exil, le temps, la mort, le divin et l’humain : ce sont des corps que Gabriel Léger va toucher avec son art, il les dévoile pour se dévoiler lui-même.

L’exposition à la Villa Kérylos, c’est sa façon de renforcer son amour de la nature et son admiration pour le sacré. Il révèle les oracles sans être brûlé. Il ne nous promet pas l’immortalité en parlant du temps mais il nous offre un bain de sens et des méditations philosophiques et esthétiques. Et surtout il crée son propre oracle. Si on ne peut pas vaincre le temps, on peut à travers l’art et la poésie en extraire son or : l’or du temps, comme l’a écrit André Breton sur son épitaphe. Des mots magiques, des poèmes mémorables, des objets incorruptibles, pour vaincre l’obscurité de la mort et ramener à la vie un passé antique toujours présent, dans le cadre symbolique d’une villa néo-grecque au bord de la Méditerranée.

Découvrez le travail de l’artiste sur son site internet.

Image : © Gabriel Léger / ADAGP