Me laisser avant tout porter par le travail de la matière.
Peinture gestuelle guidée par la notion de rythme, j’aime me laisser surprendre par ce qui sort de la toile et « aller vers » l’émotion qu’elle me procure.
Travailler la matière, avec sincérité jusqu’à ce que la couleur devienne boue, que la boue se transforme en lumière. Accepter que surgissent les facettes sombres et lumineuses de l’humain ou l’or des paysages. Laisser la toile advenir. Me comporter face à la toile avec la spontanéité de l’enfant.
L’important pour moi n’est pas le sujet en lui même mais la transmutation qui s’opère sur la toile à travers mon regard, par l’acte de peindre. Par mon engagement.
La peinture comme un enfantement. La peinture comme un enchantement. La peinture comme terrain de JE.
Un espace de liberté souverain. Je ne sais pas où je vais. Parfois c’est douloureux cette immensité des possibles qui vous malmène, vous oblige à faire des choix, ces nécessités intérieures qui sortent d’on ne sait où, forcent le geste et vous bousculent. Toutes ces cavalcades s’impriment sur la toile. La jubilation ne demande qu’à s’exprimer.
Face à tout ce qui se joue sur la toile, rester humble, laisser le geste me guider, libérer son énergie. Me faire confiance. Côtoyer la grâce l’espace d’un instant.
Dans l’intimité de ma toile, délicate, je gratte. Dans un corps à corps avec elle, je lacère, trace, balafre.
Expressive, intuitive, impulsive, compulsive, sensitive, émotive est ma peinture. Donnez moi l’opportunité de vous la présenter plus amplement. Elle saura vous parler.