- Cet évènement est passé
Décorations Impressionnistes
13 avril 2021 @ 9 h 30 - 1 août 2021 @ 18 h 00
L’impressionnisme est rarement associé au terme décoration. Pas plus aux murs, aux objets, éventails, céramiques et autres bas-reliefs. Regardées aujourd’hui comme des tableaux de chevalet, les œuvres impressionnistes ont d’abord été conçues comme des décorations pour les demeures de collectionneurs ou pour les artistes eux-mêmes. Dans leur réflexion sur la place du beau dans la vie quotidienne, les artistes impressionnistes se sont aventurés sur de nombreux supports et en ont exploré toutes les possibilités.
« Ç’a été le rêve de toute ma vie de peindre des murs », confiait Degas. Il n’est pas le seul impressionniste à avoir voulu participer aux vastes chantiers décoratifs de la fin du XIXe siècle. Si Manet et les impressionnistes n’ont pas reçu de commandes officielles, ils ont tout au long de leurs carrières, de la fin des années 1860 au début du XXe siècle, réalisé des peintures et des objets décoratifs. Ils ont expérimenté des techniques tout en redéfinissant à leur manière l’idée même de « décoratif », notion paradoxale, à la fois positive et dépréciative, au cœur de la pratique artistique, de la réflexion esthétique et sociale à la fin du XIXe siècle.
Or, cet aspect de l’impressionnisme est peu connu aujourd’hui. Pourtant le cycle des Nymphéas de l’Orangerie, que Monet nommait ses « grandes décorations », vient couronner plus de soixante années d’incursion dans ce domaine. Et si les tableaux exposés par les impressionnistes ont choqué, c’est aussi parce qu’ils étaient vu telles de simples décorations, dénuées de signification et vouées au seul plaisir des sens. Un critique n’a-t-il pas écrit en 1874 que ce que Monet peignait s’apparentait à un « papier peint » ?
Cette exposition invite donc pour la première fois à explorer une autre histoire de l’impressionnisme et à découvrir des œuvres de Cassatt, Cézanne, Degas, Manet, Monet, Morisot, Pissarro et Renoir, venant du monde entier, pour certaines rarement ou jamais présentées en France. Elle montre comment, à travers quelque quatre-vingt peintures, éventails, céramiques ou dessins, les impressionnistes ont tracé un chemin nouveau, avec la conviction que, pour citer Renoir, l’art est fait avant tout pour « égayer les murs ».