Claire Barjolle est une architecte et peintre née en 1992 dans l’agglomération Nantaise. Après trois années d’arts appliqués et un diplôme en design d’espace en 2013, elle intègre en suivant l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux.
En août 2016, elle part faire une année au Master d’architecture de l’Université Polytechnique de Valence en Espagne. A son retour à Bordeaux elle obtient son diplôme d’état d’architecte en 2018. Enfin, elle intègre une agence d’architecture bordelaise où elle effectue en parallèle son habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son nom propre qu’elle obtient en juin 2019.
Peintre figuratif, l’acrylique et l’huile sont ses médiums de prédilection, elle les emploie sur toile ou in situ pour interroger l’instant. Ses études d’architecture ont renforcé ses recherches plastiques.
D’aucuns établissent tout de suite un lien entre ses coups de crayons et ses études, mais les formations ne mènent pas inévitablement à la projection et à la production. En effet, son école n’est pas celle de l’atelier mais celle du ‘dehors’: des champs, des sentiers de forêt ou encore des pavés.
Un premier concours à l’âge de 10 ans lui a ouvert les portes de la production extra-muros. Exercer en extérieur, choisir un sujet, le lire et le ressentir pour le traduire ont dès lors été indissociables de la pratique.
La production en extérieur est une partie inhérente de son travail. Les lumières changeantes, les couleurs des saisons et des éléments font émerger une spontanéité dans sa touche et l’amènent à percevoir son environnement dans des valeurs originales.
D’abord très académique au travers du dessin et de la sanguine, puis du pastel et de l’huile, elle a trouvé dans l’acrylique un moyen d’expression plus vaste. Eclats de couleurs, interprétations de valeurs, valorisation du délaissé ou de l’insignifiant.
La force et la multiplicité de ses touches l’ont fait s’essayer à abstractiser sa production au cours de l’été 2018, où elle cherche à retranscrire des paysages de manière bien moins figurative qu’instinctive.
Elle nous présente ici un patrimoine riche et reconnu – comme celui de la pierre bordelaise – au même titre qu’un patrimoine du quotidien tels qu’une grange ou des chemins de fer, peut-être plus vrais à ses yeux de par leur impolie poésie.
Dans sa série la plus récente, il est question d’explorer picturalement un autre point de vue. Ses premières recherches la conduisent à figer des paysages dans autre angle pour bouleverser l’organisation du paysage. Habituellement représenté sous la forme d’une vue panoramique, cette mise à distance d’observation par l’utilisation de vues plongeantes créer un rythme dans ces toiles quelle va chercher à développer. Elle préfère l’étendu du plan plutôt qu’une stabilité qui va changer l’échelle de ses créations par ce nouvel axe de perspective descendant. Les substances prennent du relief ; les reflets confèrent un aspect sculptural aux formes et matières ; la frontière devient mince entre peinture et bas-relief. Aujourd’hui elle souhaite regarder différemment l’espace, les objets et la substance en se détachant d’eux tout en stimulant notre imaginaire et notre vécue afin de nous identifier.