Marija Olšauskaitė : The Softest Hard
25 octobre 2024 - 23 mars 2025
The Softest Hard de l’artiste Marija Olšauskaitė (née en 1989 à Vilnius) présente plusieurs oeuvres en verre dans le Project Room au 2e étage de Carré d’Art, oscillation entre les traditions de l’artisanat et de l’ornement et le rôle social de la sculpture.
Marija Olšauskaitė est une artiste basée à Vilnius. Elle utilise divers modes de collaboration et explore les thèmes des relations, de l’ouverture, de l’intimité et de l’appartenance. Cette exposition s’intéresse à sa longue affinité avec le verre. Elle réalise des formes qui semblent toujours dans un état de transformation en utilisant des matériaux conventionnels ou plus contemporains comme le silicone.
Les paravents de verre produits pour cette exposition renvoient aussi à l’espace domestique, à ce qui peut être rendu visible, à la fragilité des relations. Ponds est un ensemble de grandes sculptures de verre horizontales. Généralement la production de verre nécessite une table lumineuse pour discerner les imperfections. Dans ce cas sont repensés les rapports entre forme et fonction, les formes devenant impraticables, l’instrument étant transformé en un objet mystérieux faisant penser à un bloc de glace translucide et lumineux.
Nombreuses sont ses oeuvres faisant référence à la florissante production de verre en Lituanie. L’artiste continue à travailler avec les verriers des entreprises encore actives. Elle a récupéré des plaques de verres colorées de l’entreprise Raudonoji Ausra active jusque dans les années 1990 qui étaient utilisées pour faire des vitraux. Des ouvriers les avaient sorties clandestinement de l’usine, ce qui lui a permis d’en acheter et de les collectionner pour leur donner une nouvelle vie. On les retrouve dans la série de paravents de verre Never Act in Haste.
Les sculptures de Marija Olšauskaité semblent avoir une vie propre, passer par un processus alchimique aléatoirement de l’état liquide à l’état solide. Ces formes qui peuvent parfois sembler venir tout droit du futur sont des objets qui interrogent les sensations que nous pouvons ressentir face à elle et nous obligent à penser comment nous les partageons.
Comme elle le dit, tous les objets de l’exposition ont des jumeaux, des frères ou des soeurs dans une dynamique familiale. Ils sont en dialogue les uns avec les autres.
Présentées au même moment que la rétrospective des oeuvres d’Aleksandra Kasuba, les oeuvres de Marija Olšauskaité poursuivent les idées de son ainée qui avait conçu l’architecture comme un moyen de penser et réinventer les relations humaines, affirmer le rôle social de l’architecture et de l’art.