« C’est à l’atelier que tout se passe, là où la mémoire et l’imagination se côtoient, travailler la matière, accepter l’inattendu. Effacer ou retenir la matière comme si l’image se construisait peu à peu sur le support, telle une histoire qui s’invente, une émotion qui revient, la trace qu’on essaie d’y laisser au regard d’un monde qui nous entoure, à travers ses paysages et plus récemment l’intimité des jardins.
J’utilise le plus souvent  la peinture à l’huile sur toile ou papier translucide, un travail dans la matière sans dessin préalable, des endroits plus dilués que d’autres vont chercher la lumière jusqu’à apercevoir le blanc du support en transparence, alors une ambiance se crée, une histoire, une géographie.
Le paysage, un espace commun immense dont le regard ne retiendra qu’un souvenir, une trace, un «cadrage» intime à chacun. 
Le jardin, un espace plus délimité, intime, que l’on se construit et en donne un fragment de paysage, ici la couleur apparait dans mon travail. Donner à voir ce qui peut être éphémère selon le temps, la saison … 
Et puis se laisser aller à la peinture tout simplement. »
Bénédicte Dussère