- Cet évènement est passé.
Exposition – Les Gradivas
23 août 2024 @ 0 h 00 - 3 novembre 2024 @ 23 h 59
Exposition d’art contemporain, suite à la résidence de trois mois de l’artiste Elodie Lefebvre
Les Gradivas – Strate#4
« Gradivas, celles qui brillent dans la marche ».
Poser la question du féminin c’est aller à la découverte d’une histoire non écrite et d’une vérité recouverte par des intérêts divergents ou contraires.
Il faut une force inouïe, pour « s’apparaitre »: une force tellurique.
Dans son travail, elle cherche à rendre visible ce qui a été omis, être au présent, façonner l’histoire à venir.
Strates après strates, usant de la sculpture, de la vidéo et du dessin, elle entreprend une lente surrection de la matière. Depuis 2019, je développe STRATES #, un corpus d’œuvres lié à la figure du féminin, transposé aux phénomènes volcaniques, des fondations de structures sous-marines d’îles, jusqu’à l’émergence de stratifications dites « en pile d’assiettes ».
Elle déploie une recherche engagée où le corps comme une géologie, est un enchevêtrement de sens qui révèle la condition humaine.
Le projet de résidence :
La Gradiva, personnage romanesque de l’œuvre de Wilhem Jensen auteur allemand du 19e siècle, s’inspire de l’une des figures des Heures des Aglaurides, un bas relief daté du IVe siècle av. J.-C. conservé au musée Chiaramonti dans le Palais du Vatican.
Composé d’une triade féminine, Jensen écrit son roman autour de l’une d’elles.
Il va la nommer Gradiva, du latin « celle qui marche ».
Dans le regard de l’écrivain, elle se présente comme la quintessence du féminin. Double, elle est immobile et en mouvement, pétrifiée et vivante. Elle se rend visible et dans le même temps se dérobe, emportant avec elle l’énigme qu’on lui prête.
C’est une figure puissante de désir et de liberté, qui n’a échappé ni à Freud, ni aux surréalistes.
Pouvoir résider au Centre International d’Art Contemporain Caza D’Oro c’est être sur le « motif » de ma recherche.
À « la » Gradiva de Jensen, je nomme Les Gradivas. Les Gradivas, une histoire collective.
Ce sont les femmes des Heures des Aglaurides qui seront mon point de départ, celles dont le mouvement de marche impriment sur leur tunique en pierre les plis dessinant leur corps par soustraction.
De cet idéal féminin, « d’extraordinaires petits plis ruisselaient sur elle depuis la nuque jusqu’aux chevilles », W.J, je souhaite revisiter l’histoire des femmes en Occident, faite de résistance, de résilience, mais aussi de soumission à un pouvoir dont la doctrine est parfois soutenue par les femmes, elles-mêmes.
En provoquant une hybridation des sources de réflexion et d’action entre analyse de forme, géologie, anatomie, dessins, arts du feu, vidéo, littérature et histoire, elle compte extraire de ces plis minéralisés des stratifications historiques et sociales qui redéfiniront la nature de ce qui est endossé.
Produire dans un mouvement la forme que je-tu-vous-nous souhaitons en conscience.
Le territoire.
Cet opus Les Gradivas – Strate# 4, ne peut trouver meilleur endroit pour se réaliser qu’à proximité de grottes humides et de grottes sèches, dont le territoire de proximité est richement doté.
Le lien entre structure et figure géologique qui est développée dans STRATES #, trouve en Ariège, une source de matières premières inédite pour moi-même, qui me porterait vers une réflexion sur les corps fluides comme sur ceux cristallisés, avec une attention particulière sur le principe de fontaines et d’écoulement des eaux.
Au Mas d’Azil elle souhaitait lier des relations avec la population et ce à plusieurs titres : par la rencontre avec des conteurs d’histoires et la mise en regard des mythes. Egalement, elle souhaitait faire la rencontre de personnes avec qui elle a pu réaliser des vidéos ayant pour thématique la marche. Elle a par ailleurs initié des rencontres avec des guides-géologues et des historiens.