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André Derain : 1904-1914 la décennie radicale
3 octobre 2017 @ 11 h 00 - 29 janvier 2018 @ 21 h 00
Le Centre Pompidou consacre une exposition thématique à l’oeuvre d’André Derain. Elle revient sur une période cruciale de l’oeuvre de l’artiste de 1904 à 1914, une décennie radicale.
L’art d’André Derain, artiste majeur du 20e siècle, n’a pas donné lieu à de grandes monographies depuis plus de 20 ans. Jouant souvent un rôle moteur et intellectuel dans l’éclosion du fauvisme, du cubisme et d’un retour précoce au réalisme, la figure de Derain est fascinante ; son oeuvre avant-guerre, d’une très grande inventivité et audace.
Proche de Vlaminck et de Matisse, puis de Braque et de Picasso, Derain se confronte avec force au fauvisme et au cubisme et développe jusqu’à la Première Guerre mondiale une oeuvre puissante et radicale. Dans la diversité de ses expérimentations plastiques, il aborde la peinture, la xylographie, la sculpture, le cinéma, la question photographique avec la même liberté.
L’exposition retrace les étapes successives de ce parcours avant-guerre, durant lequel le peintre participe de toutes les avant-gardesles plus radicales. Elle réunit quelques ensembles exceptionnels tels que la production estivale de 1905 à Collioure, la série des vues de Londres et surtout les très grandes compositions autour des thèmes de la Danse et des Baigneuses – veine épique qui ressurgira à la fin de sa vie.
Une centaine de peintures, une quarantaine d’oeuvres graphiques et une vingtaine de sculptures
sont exposées dans un parcours chronologique :
• Les premières toiles effectuées à Chatou, selon un réalisme libertaire
• Les expérimentations picturales de l’été 1905 à Collioure aux côtés de Matisse, l’« épreuve du feu » du fauvisme
• La veine arcadienne et décorative avec les grandes compositions de L’Âge d’or et La Danse
• Le retour à L’Estaque en 1906 et la flamboyante série de Londres (1906-1907)
• L’influence du primitivisme et la découverte de l’art africain par Derain en 1905 et lors de ses séjours à Londres au British Museum, qui déterminent le néo-archaïsme de sa sculpture et de sa pratique de la gravure, notamment les planches réalisées pour L’Enchanteur pourrissant d’Apollinaire.
• Le tournant cézannien de 1907 avec la série des Baigneuses qui marque une synthèse formelle et géométrique et lui permet d’explorer les approches cubistes avant d’effectuer un retour vers la simplicité des primitifs italiens
• Les paysages cloisonnés de Cassis, Martigues et Carrières-sur-Seine, 1907-1909 l’évolution vers un réalisme étrange, acéré et poétique, avec notamment la fameuse Cène, et la période dite « byzantine », à partir de 1913, qui a séduit le jeune André Breton
Le parcours se conclut sur une évocation de résurgences ou de survivances de l’esprit d’avant-guerre dans ses toutes dernières oeuvres, une veine épique et un archaïsme poétique et mélancolique inspirés d’Apollinaire, à travers le grand panneau allégorique peint pendant ou à l’orée de la Seconde Guerre mondiale, La Chasse (1938-1944).