Le Musée national Picasso-Paris lance un programme d’interventions d’artistes contemporains pour questionner la postérité de Picasso et créer le débat autour de son œuvre. La série débute avec l’artiste français Orlan (né en 1947) qui a été choisi pour reprendre les débats actuels autour de la misogynie du peintre qui, selon ses propres termes, considérait les femmes comme des “machines à souffrir”.

Orlan s’approprie une série de peintures et de dessins de Picasso, connue sous le nom de Femmes en larmes. En représentant ces figures en pleurs à la fin des années 1930, Picasso entendait dénoncer les désastres de la guerre civile espagnole et les atrocités commises par les régimes fascistes. L’objectif d’Orlan est de rendre hommage aux femmes présentes sur la toile. “D’objets, je voulais qu’elles deviennent des sujets, conscients de la possibilité de s’émanciper en transformant leurs larmes en colère, de passer de victimes à l’action, à la révolte.”

Le résultat est une hybridation brutale entre le corps d’Orlan, fragmenté en plusieurs morceaux (mains, bouche, dents), et l’œuvre du peintre espagnol, fusionnant l’esthétique du collage à l’ère numérique.