Jean-Michel Basquiat – Météorite du Street-Art

 

Né en 1960 à Brooklyn d’un père haïtien et d’une mère porto-ricaine Basquiat est un enfant précoce (il sait lire à quatre ans) qui s’intéresse très vite à l’art, notamment sous l’influence de sa mère. A l’âge de 7 ans, il est percuté par une voiture. Pendant sa convalescence à l’hôpital, sa mère lui fait cadeau d’un livre d’anatomie intitulé Gray’s Anatomy qui sera pour lui une source d’inspiration dans sa future carrière d’artiste.

Après la séparation de ses parents, il mènera une adolescence erratique entre fugues et petits boulots. A l’age de 16 ans, avec des amis, il commence à graffer à proximité des galeries de Manhattan des messages qu’ils signent sous le pseudonyme de SAMO pour “Same Old Shit”. SAMO intrigue et un article lui sera consacré par The Village Voice en 1978 avant qu’il ne commence à signer ses œuvres sous son propre nom.

En 1980, il joue son propre rôle dans un film et rencontre Andy Warhol. Il acquiert progressivement une notoriété dans des expositions collectives avant d’exposer en solo à New York en 1982 et Los Angeles en 1983.

Basquiat et Warhol se lient d’amitié en 1983 et ils finissent par créer plus d’une centaine de toiles ensemble. Cependant leur amitié sera mise à l’épreuve quand Warhol sera accusé d’exploiter et de « manipuler » son ami. Profondément affecté par la disparition d’Andy Warhol en 1987, Basquiat commence à mener une existence recluse et produit peu. 

En 1988, à 27 ans, Jean-Michel Basquiat est retrouvé mort dans son appartement d’une overdose d’héroïne et de cocaïne et laisse derrière lui une œuvre de plus de huit cents tableaux et mille cinq cents dessins.

Les têtes

Basquiat est célèbre pour ses séries de “Têtes” et d’autoportraits en dessin et en peinture, qu’il réalise d’abord sur des matériaux de rebut puis sur toile. S’y retrouvent son amour pour les mots et la musique, son énergie fluide et solaire, sa rage de vivre…

L’exposition rétrospective que lui consacre actuellement la Fondation Louis Vuitton s’ouvre ainsi sur un ensemble exceptionnellement réuni de trois grandes “Têtes” (Heads).

Représenter l’identité afro-américaine

Après les « Têtes » de la jeunesse, puis les peintures intermédiaires sur panneau laissant la part belle au grand remix des sources et références, Basquiat affirme de plus en plus une dimension toujours contenue en germe : la représentation militante d’une identité afro-américaine. Il peint des personnages noirs historiques ou contemporains ainsi que les événements qui leurs sont liés. 

Jean-michel Basquiat - Irony of a negro policeman

Jean-Michel Basquiat – Irony of a negro policeman

On assiste à l’apparition de cette veine à travers la figure du “negro policeman“, le policier noir, qu’il considère comme profondément ambiguë voire ironique. Un traite à sa propre classe, illustrant l’absurdité de faire volontairement appliquer des lois iniques écrite par la classe dominante blanche. D’où ce portrait traité d’un bloc, au rictus grimaçant et aux yeux vides, n’ayant en guise de visage qu’un masque surmonté d’un chapeau surmonté de grilles rigides comme l’est le totalitarisme.

 

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