L’Exposition Olga Picasso, qui se déroule jusqu’au 3 septembre 2017 au Musée Picasso, rue de Thorigny, est consacrée à l’influence de Olga, la première épouse de Pablo Picasso sur l’art du peintre.
Olga Khoklova est née en 1891 en Ukraine. En 1912, elle entre dans la prestigieuse troupe des Ballets Russes dirigée par Serge Diaghilev. C’est à Rome au printemps 1917 qu’elle fait la connaissance de Pablo Picasso, alors qu’elle se produisait avec la troupe. Olga abandonnera la troupe pour demeurer avec le peintre, de dix ans son aîné. Ils se marient le 12 juillet 1918 à l’église orthodoxe de la rue Daru à Paris, avec pour témoins Jean Cocteau, Max Jacob, et Guillaume Apollinaire. Olga sera alors la muse de Pablo pendant quelques années et lui donnera un fils, Paul, en 1921. La relation entre eux va ensuite se détériorer progressivement et Pablo fera en 1927 la rencontre de Marie-Thérèse Walter, jeune fille de 17 ans, qui deviendra alors sa maîtresse et sa nouvelle source d’inspiration. Cette relation restera secrète pour Olga jusqu’en 1935 où elle apprendra que Marie-Thérèse attend un enfant de Pablo. Elle se séparera de Pablo sans toutefois divorcer et mourra en 1955.
L’exposition illustre le parcours d’un couple qui part de l’amour fou pour glisser progressivement dans un désamour profond. Leur serment d’amour, écrit de leurs mains, en 1918 est éblouissant : «Celui qui cassera ce contrat sera condamné à mort», jurent-ils. Pablo lui consacre alors une série impressionnante de portraits et de dessins d’un style néo-classique. Mais le temps fait alors son oeuvre et Olga souffre d’avoir sacrifié sa carrière de ballerine et s’inquiète des nouvelles dramatiques qu’elle recevait par lettre de sa famille restée en Russie, dans un moment difficile de l’Histoire, la Révolution russe et les années de guerre civile qui s’ensuivent. Une situation tragique pour la jeune femme, tiraillée entre deux pays, impuissante face aux difficultés traversées par les siens alors qu’elle mène une vie mondaine et de villégiature entre Paris, Juan-les-Pins et bientôt le Château de Boisgeloup, auprès d’un Pablo Picasso dont la cote est en plein essor sur le marché de l’art.
La naissance de leur fils Paul donnera à Picasso l’opportunité de consacrer plusieurs œuvres à la maternité, témoignant de la relation fusionnelle qu’entretiennent Olga et son fils. Des films familiaux tournés dans les années 30 illustrent des scènes empreintes de joie et d’humour et donnent encore le change en montrant Olga et Pablo jouant avec leur fils et leur chien.
Néanmoins la relation entre les époux devient tendue et Picasso représentera désormais sa femme sous des traits agressifs et violents à l’image de Buste de Femme et Autoportrait produit en 1929. Dans Le Grand nu au fauteuil rouge, produit la même année, elle n’est plus que douleur, forme molle dont la violence expressive traduit la nature de la crise profonde alors traversée par le couple.
Le contraste sera d’autant plus saisissant que Picasso aura trouvé en Marie-Thérèse une nouvelle muse qui lui inspirera toute une série de peintures de baigneuses à la portée érotique, célébrant la sensualité de cette dernière comme dans Le rêve de 1932.
Adieu Olga, Bonjour Marie-Thérèse qui elle même devra composer avec Dora Maar, mais c’est une autre histoire …
Olga :
Marie-Thérèse :