Cela fait exactement vingt ans que je connais Witold Pyzik et que je travaille avec lui. Il fut le premier artiste exposé dans ma galerie de la rue de l’Arcade, inaugurée le 1er octobre 2003. Vingt ans plus tard, l’œuvre de Witold continue de me plaire comme au premier jour et pour les mêmes raisons : utilisation originale de palettes de bois brut pour coucher des nus d’apparence classique, joie de l’utilisation de la couleur, forte intensité poétique.
Avec son imagination, Witold Pyzik concentre dans ses œuvres tout ce qu’il contemple et aime dans la grande histoire de l’art du portrait et du nu : les nus de Titien, les Odalisques d’Ingres, Olympia de Manet, les pastels de Degas, Rolla de Gervex, avec leur sensualité, mais aussi les portraits des courtisanes du XVIIIème. Le bois abîmé, écorché, troué́ , transpose ces nus dans notre époque, et met de la distance avec le sujet. L’artiste nous trouble, nous trompe.
Ces femmes ont-elles été peintes d’après modèle, à l’atelier ? Ou d’après l’imaginaire qui, souvent chez les artistes, colle encore plus près à la réalité. Y a-t-il une volonté de représenter ? Ou au contraire, par ces artifices, de rechercher la vérité de ces femmes – plus rarement de ces hommes – ? Nul ne le sait, Witold conserve jalousement le secret qui entretient le mystère. Peu importe : on s’attache à ces femmes, proches et lointaines, qu’on accroche facilement chez soi, au milieu de son salon, dans sa chambre à coucher, parfois même dans sa salle de bains… Venez voir les nus de Witold Pyzik, certains ont été peints dans les années 2000, d’autres très récemment.
Guillaume Sébastien